Ne pas asseoir mon enfant ? Mais pourquoi ?
Si votre enfant ne sait pas encore s’asseoir tout seul, laissez-lui le temps de découvrir seul comment faire. Mais pourquoi me direz-vous ? Il préfère être assis qu’allongé. Cliquez pour lire la suite
Domitille de Brosses
Savez-vous que votre enfant est doté d’un super programme de réflexes qui lui apprend tous les mouvements qu’il doit connaitre pour arriver à marcher. Et pour cela, il doit passer par plusieurs stades qui lui donnent des fondations posturales indispensables pour être bien dans son corps et dans sa tête.
Avant de s’asseoir, l’enfant a besoin de se développer au sol, sur le ventre et sur le dos, puis en rampant.
Une fois toutes ces compétences apprises, il marchera à 4 pattes et s’assoira.
En s’asseyant seul, il découvre qu’il peut s’appuyer sur sa main et donc se rattraper s’il perd l’équilibre (réflexe de Parachute) . Il peaufine sa musculature dorsale (réflexes de Pérez et Galant) et entraine son équilibre (Réflexe Tonique Labyrinthique). Quand il a réussi seul, il peut être à l’aise assis et jouer tranquillement, et bien souvent il marche aussi à 4 pattes, ce qui lui permet de se déplacer.
Oui mais alors, si je l’assois moi-même, quelles sont les conséquences ?
Et bien votre enfant risque de ne pas travailler ses réflexes au sol et de ne pas ramper. Pourtant, ramper, c’est « marcher allongé » et donc préparer une marche solide et assurée. Ramper fait travailler à la fois le mouvement de traction des bras qu’on retrouve en mangeant et en écrivant, la tonicité du dos nécessaire pour tenir assis et debout, l’ouverture des mains indispensable pour la motricité fine, l’ouverture aux autres, la communication et le lâcher prise. Il permet l’indépendance, la séparation en toute sécurité de son parent et la satisfaction de la curiosité.
Cela permet aussi de travailler l’indépendance de la tête par rapport au reste du corps qui est importante pour la concentration et l’équilibre par exemple.
Enfin, le mouvement des jambes prépare à la marche, à la bonne position du pied, au contrôle du bassin. Ces compétences permettent d’arriver à la propreté, à l’envie d’aller de l’avant, à la fluidité du mouvement. Ramper permet aussi le travail de la vision de près et l’accommodation visuelle.
Autres conséquences : si l’enfant n’a pas les fondations pour s’asseoir, il risque d’être crispé pour compenser son manque de tonicité et d’équilibre. Cela va générer de l’anxiété et de la frustration car il ne pourra se déplacer et dépendra de son entourage. La marche sera moins solide et l’enfant n’aura pas fait travailler ses mains, ses pieds, son bassin, son dos.
Tenir assis plus tard, à l’école notamment sera plus fatigant.
Enfin, l’enfant, s’il se déplace sur les fesses, risque de ne pas passer par le 4 pattes, autre étape très importante pour la marche, la position assise et le développement des fonctions cérébrales.
Alors laissons lui son temps. Si nous sommes des adultes pressés, laissons le « être », découvrir, profiter à son rythme, il n’en sera que plus fort. Laissons le nous apprendre à ralentir.

